« Je n’ai jamais mangé une brioche aussi bonne » : la recette maison qui bluffe même les boulangers

« Je n’ai jamais mangé une brioche aussi bonne » : la recette maison qui bluffe même les boulangers

Il existe des recettes qui transcendent le simple fait de cuisiner pour devenir de véritables expériences sensorielles, des madeleines de Proust capables de nous ramener en enfance en une seule bouchée. La brioche maison en fait partie. Oubliez les versions industrielles, souvent sèches et sans âme, et même celles, parfois décevantes, de certaines boulangeries. Aujourd’hui, nous vous livrons les secrets d’une brioche d’exception, celle dont la mie filante et le parfum beurré envoûtant vous feront dire, sans l’ombre d’un doute : « Je n’ai jamais mangé une brioche aussi bonne ».

Cette recette n’est pas une simple liste d’instructions ; c’est une invitation à redécouvrir le plaisir du fait-maison, à maîtriser des gestes ancestraux pour un résultat qui bluffera votre entourage, et peut-être même votre boulanger. Armez-vous d’un peu de patience, car une bonne brioche prend son temps, mais le jeu en vaut la chandelle. Préparez-vous à transformer votre cuisine en un atelier de boulangerie où la magie opère, pour le plus grand bonheur de vos papilles.

30 minutes (hors temps de repos de 3 heures minimum)

30 minutes

moyen

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

1. La préparation des poudres et le début du pétrissage

Dans la cuve de votre robot pâtissier, versez la farine, le sucre et le sel d’un côté. De l’autre côté, versez la levure de boulanger. Il est crucial que le sel et la levure n’entrent pas en contact direct au début, car le sel pourrait ‘tuer’ la levure et empêcher votre brioche de lever correctement. Ajoutez ensuite les trois œufs préalablement battus en omelette. Lancez le pétrissage à vitesse lente (vitesse 1 ou 2) avec le crochet pendant environ 5 minutes, juste le temps que tous les ingrédients s’amalgament pour former une pâte un peu collante et homogène.

2. L’incorporation du beurre, l’étape clé

C’est le moment le plus important. Votre beurre doit être bien froid et coupé en petits dés. Augmentez la vitesse du robot (vitesse 2 ou 3) et incorporez les dés de beurre un par un, en attendant que chaque morceau soit bien intégré à la pâte avant d’ajouter le suivant. Cette opération peut prendre 10 à 15 minutes. Soyez patient. Ce processus s’appelle une émulsion : on incorpore une matière grasse dans une détrempe. C’est ce qui donnera à votre brioche sa texture incroyablement fondante. La pâte va devenir très souple, élastique et brillante.

3. Le pétrissage final jusqu’à la perfection

Une fois tout le beurre incorporé, laissez le robot pétrir la pâte pendant encore 10 minutes à vitesse moyenne. La pâte doit se décoller des parois de la cuve et devenir extrêmement élastique. Pour vérifier si elle est prête, réalisez le test de la membrane : prélevez un petit morceau de pâte et étirez-le délicatement entre vos doigts. Vous devez pouvoir obtenir une fine membrane translucide sans qu’elle ne se déchire. Si c’est le cas, votre pâte est parfaite. Sinon, pétrissez encore quelques minutes.

4. Le pointage, la première phase de repos

Formez une belle boule avec votre pâte. Placez-la dans un grand saladier, couvrez-le d’un film alimentaire ou d’un torchon humide et laissez-la pousser dans un endroit tiède (autour de 25°C), à l’abri des courants d’air, pendant environ 1 heure 30 à 2 heures. La pâte doit doubler de volume. C’est ce qu’on appelle le pointage. Cette première fermentation va développer les arômes de votre brioche.

5. Le façonnage et l’apprêt, la mise en forme

Une fois la pâte levée, déposez-la sur un plan de travail très légèrement fariné. Appuyez doucement dessus avec la paume de votre main pour la dégazer, c’est-à-dire chasser l’air accumulé. Divisez la pâte en trois pâtons de poids égal. Boulez chaque pâton, c’est-à-dire formez de belles boules bien lisses. Disposez ces trois boules côte à côte dans votre moule à cake préalablement beurré et fariné. Couvrez le moule d’un torchon et laissez pousser une seconde fois pendant environ 1 heure à 1 heure 30. Les boules doivent gonfler et se souder entre elles. C’est la phase de l’apprêt.

6. La dorure et la cuisson au four

Préchauffez votre four à 180°C (thermostat 6) en chaleur statique. Pendant ce temps, préparez la dorure en mélangeant un jaune d’œuf avec deux cuillères à soupe de lait. À l’aide d’un pinceau, badigeonnez très délicatement le dessus de votre brioche avec ce mélange. Enfournez pour environ 30 minutes. La brioche doit être bien dorée. Pour vérifier la cuisson, vous pouvez planter la lame d’un couteau au centre, elle doit ressortir sèche. Laissez-la tiédir quelques minutes avant de la démouler sur une grille pour qu’elle refroidisse complètement.

Camille Legrand

Mon astuce de chef

Pour une brioche encore plus savoureuse et une mie encore plus filante, réalisez une fermentation lente à froid. Après l’étape 3 (le pétrissage final), placez votre boule de pâte dans un saladier filmé et mettez-la au réfrigérateur pour toute une nuit (entre 8 et 12 heures). Le froid ralentit l’action de la levure, ce qui permet aux arômes de se développer de manière exceptionnelle. Le lendemain, sortez la pâte, laissez-la revenir à température ambiante 30 minutes puis procédez directement au façonnage (étape 5).

L’accord parfait pour un moment de douceur

La dégustation d’une brioche tiède est un rituel réconfortant qui appelle des boissons douces et enveloppantes. Pour un petit-déjeuner ou un goûter royal, accompagnez une tranche généreuse de votre chef-d’œuvre d’un chocolat chaud maison, épais et onctueux, préparé avec un vrai chocolat noir de qualité.

Les amateurs de thé se tourneront vers un thé noir délicat comme un Earl Grey, dont les notes de bergamote viendront subtilement contraster avec la richesse beurrée de la brioche. Enfin, pour les puristes et les enfants, rien ne vaut la simplicité d’un grand verre de lait froid, qui sublime le goût du beurre et la texture moelleuse de la mie.

L’info en plus

La brioche, une icône de la gourmandise française, trouve ses racines en Normandie au XVIe siècle. Son nom viendrait du verbe ‘brier’, qui signifiait en vieux normand ‘broyer’ ou ‘pétrir la pâte à l’aide d’une broie’ (un rouleau en bois). À l’origine, il s’agissait d’un pain amélioré, enrichi en beurre et en œufs, des denrées alors précieuses réservées aux jours de fête. C’est au fil des siècles qu’elle a acquis ses lettres de noblesse pour devenir la viennoiserie opulente et réconfortante que l’on connaît aujourd’hui, symbole d’un savoir-faire boulanger et d’un art de vivre à la française.

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