« Je ne fais plus jamais de sauce tomate en pot » : voici ma recette version maison (elle fait toute la différence)

« Je ne fais plus jamais de sauce tomate en pot » : voici ma recette version maison (elle fait toute la différence)

Il existe des rituels en cuisine qui transcendent la simple préparation d’un repas pour devenir de véritables actes d’amour. Confectionner sa propre sauce tomate est sans conteste l’un d’eux. Oubliez les étagères des supermarchés, leurs promesses de saveurs italiennes souvent déçues par un excès de sucre ou une acidité mal maîtrisée. La véritable âme de la cucina italiana, celle qui réconforte et rassemble, se trouve au fond d’une cocotte où mijotent lentement des ingrédients simples mais rigoureusement sélectionnés.

Aujourd’hui, je vous confie non pas une recette, mais une méthode. Une base que vous pourrez vous approprier pour transformer à jamais vos plats de pâtes, vos lasagnes, vos pizzas ou vos aubergines à la parmigiana. C’est la promesse d’un parfum enivrant qui se répandra dans toute votre maison, le témoignage d’un plat préparé avec soin et patience. Préparez-vous à redécouvrir le goût authentique de la tomate. Ce voyage culinaire est un aller simple vers le plaisir du fait-maison ; un plaisir si intense que vous ne regarderez plus jamais un pot de sauce industrielle de la même manière.

15 minutes

60 minutes

facile

Ingrédients

personnes +

Ustensiles

Préparation

1. La base aromatique

Commencez par choisir votre plus belle cocotte. Versez-y l’huile d’olive et faites-la chauffer à feu moyen. Attention, l’huile ne doit jamais fumer. Ajoutez l’ail et l’oignon en poudre. Laissez-les infuser dans l’huile pendant une petite minute en remuant avec une cuillère en bois. Le but est de libérer leurs parfums sans les brûler. Vous devez sentir une odeur douce et agréable s’échapper de la cocotte.

2. Le secret du concentré

Ajoutez ensuite le double concentré de tomates. C’est une étape cruciale que l’on nomme ‘pincer’ les sucs. Pincer, en cuisine, signifie faire revenir le concentré de tomates directement dans la matière grasse chaude avant d’ajouter le reste des liquides. Cette action va permettre de caraméliser légèrement ses sucres, de développer une saveur plus profonde et de réduire son acidité naturelle. Remuez constamment pendant environ deux minutes. Vous remarquerez que sa couleur va foncer, passant d’un rouge vif à un rouge brique. C’est le signe que la magie opère.

3. L’union des saveurs

Il est temps d’introduire l’ingrédient star : les tomates pelées. Versez la totalité de la conserve dans la cocotte, jus compris. À l’aide de votre cuillère en bois, amusez-vous à écraser grossièrement les tomates contre la paroi de la cocotte. Ajoutez l’origan séché, le sucre en poudre (votre allié secret pour contrer l’acidité), la feuille de laurier, la pincée de flocons de piment si vous aimez les sauces avec un peu de caractère, le sel et le poivre.

4. La patience du mijotage

Mélangez bien le tout, portez la sauce à une légère ébullition, puis baissez immédiatement le feu au minimum. La sauce doit à peine frémir, avec juste quelques petites bulles qui remontent à la surface. C’est ce qu’on appelle mijoter. Couvrez la cocotte en laissant une petite ouverture pour que la vapeur s’échappe et que la sauce puisse réduire. Laissez maintenant le temps faire son œuvre pendant au moins une heure. Plus le mijotage sera long et doux, plus les saveurs auront le temps de se développer, de s’harmoniser et de s’arrondir. N’hésitez pas à remuer de temps en temps pour vous assurer que la sauce n’attache pas au fond.

5. La texture parfaite

Après une heure de cuisson lente, votre cuisine doit sentir divinement bon. Retirez la feuille de laurier. Vous avez maintenant deux options pour la texture. Pour une sauce lisse et veloutée, utilisez un mixeur plongeant directement dans la cocotte. Mixez par courtes impulsions jusqu’à obtenir la consistance désirée. Pour une sauce plus rustique et traditionnelle, passez-la au passe-vite avec une grille fine. Cet ustensile a l’avantage de retenir les pépins et les peaux récalcitrantes, pour un résultat authentique.

6. L’ajustement final

Une fois la texture obtenue, goûtez votre sauce. C’est le moment le plus important ! A-t-elle besoin de plus de sel ? D’un peu plus de poivre ? C’est à vous de décider. Rectifiez l’assaisonnement jusqu’à ce qu’elle soit parfaite à votre goût. Votre sauce tomate maison est prête à sublimer tous vos plats.

Camille Legrand

Mon astuce de chef

N’hésitez jamais à doubler ou tripler les quantités de cette recette. La sauce tomate maison se congèle à merveille. Une fois refroidie, répartissez-la dans des sacs de congélation, des boîtes hermétiques ou même des bacs à glaçons pour avoir des portions individuelles toujours prêtes à l’emploi. C’est un gain de temps inestimable pour les soirs de semaine pressés, tout en garantissant un repas savoureux et sain.

Accords mets et vins

Cette sauce tomate, riche et parfumée, appelle un vin rouge italien qui saura l’accompagner sans l’écraser. Optez pour un vin du centre de l’Italie, convivial et fruité. Un Chianti Classico de Toscane, avec ses notes de cerise et sa belle acidité, sera un partenaire idéal. Vous pouvez également vous tourner vers un Montepulciano d’Abruzzo, plus rond et souple, dont les tanins soyeux épouseront à merveille le velouté de la sauce. Servez le vin légèrement frais, autour de 16°C, pour exalter son fruit.

Un peu d’histoire

Si la tomate est aujourd’hui l’emblème de la cuisine italienne, son histoire sur la péninsule est relativement récente. Originaire des Amériques, la ‘pomme d’or’ (pomodoro) arrive en Europe au XVIe siècle mais reste longtemps une curiosité botanique, voire une plante ornementale jugée toxique. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, dans le sud de l’Italie et notamment dans la région de Naples, que les populations les plus modestes commencent à la cuisiner.

La sauce tomate, telle que nous la connaissons, naît de ce besoin de conserver le fruit pour l’hiver. Les premières recettes écrites apparaissent au début du XIXe siècle. C’est cette tradition de cuisson lente et de simplicité, transmise de nonna (grand-mère) en nonna, que nous honorons aujourd’hui en préparant notre propre sauce.

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