La praticité des pâtes à tarte et à pizza prêtes à l’emploi séduit de nombreux consommateurs pressés. Dérouler une pâte, la garnir et l’enfourner semble être la solution idéale pour un repas rapide et savoureux. Pourtant, derrière cette facilité d’usage se cachent parfois des compositions nutritionnelles peu recommandables. Un célèbre médecin nutritionniste a récemment mis en lumière, dans son dernier guide d’achat, les références qu’il conseille d’écarter des paniers de courses. L’analyse de ces produits révèle la présence d’ingrédients qui, consommés régulièrement, peuvent nuire à un bon équilibre alimentaire. Il devient donc essentiel de savoir lire entre les lignes des emballages pour faire des choix éclairés en rayon.
L’avis du Dr Jean-Michel Cohen sur les pâtes industrielles
Le regard d’un expert en nutrition sur les produits de grande consommation est toujours instructif. Le Dr Jean-Michel Cohen s’est penché sur le cas des pâtes industrielles, des produits de base dans de nombreux foyers. Son analyse, loin d’être une condamnation globale, vise à pointer du doigt certaines références dont la formulation pose question. Il ne s’agit pas de diaboliser un produit, mais plutôt d’éduquer le consommateur à reconnaître une composition de qualité d’une autre qui l’est moins.
Les produits spécifiquement épinglés
Dans son « Guide d’achat pour bien manger », le nutritionniste identifie clairement quatre produits à éviter, dont deux sont particulièrement populaires. La première est une pâte à pizza fine et rectangulaire de la marque Herta. Si son format est pratique, sa composition l’est beaucoup moins. Le médecin note l’utilisation d’huile de colza à la place de l’huile d’olive, traditionnellement associée à la pizza, ainsi qu’un ajout de gluten et une teneur en sel plus élevée que la moyenne. Le second produit est la Tarte en or feuilletée -30% de matières grasses de la même marque. L’allégation « allégée » peut être trompeuse. Bien que la quantité de lipides soit réduite, le Dr Cohen souligne que la qualité des matières grasses restantes est médiocre et que la présence de gluten de blé ajouté n’améliore en rien le profil nutritionnel du produit.
La critique générale sur la formulation
Au-delà de ces exemples précis, la critique porte sur une tendance de l’industrie agroalimentaire à utiliser des ingrédients qui optimisent la texture et la conservation au détriment de la qualité nutritionnelle. L’ajout de gluten pour améliorer l’élasticité, le recours à des huiles végétales raffinées moins coûteuses ou l’excès de sel pour rehausser le goût sont des pratiques courantes. Ces choix industriels aboutissent à des produits ultra-transformés qui s’éloignent de la recette originale et simple d’une pâte maison.
Cette analyse met en évidence que tous les produits ne se valent pas et que certains ingrédients spécifiques méritent une attention particulière lors de nos achats.
Ingrédients à éviter : additifs et gluten en excès
L’examen minutieux de la liste des ingrédients est une étape cruciale. Certains composants, bien qu’autorisés par la réglementation, peuvent avoir des effets délétères sur la santé lorsqu’ils sont consommés en excès. Le gluten et les additifs font partie des principaux éléments à surveiller dans les pâtes à tarte industrielles.
La problématique des additifs
Les additifs alimentaires sont des substances ajoutées aux aliments dans un but technologique : améliorer la conservation, la couleur, la texture ou le goût. Si certains sont inoffensifs, d’autres sont controversés. Dans les pâtes prêtes à l’emploi, on peut retrouver :
- Des agents de traitement de la farine comme l’acide ascorbique (E300), souvent utilisé pour améliorer les propriétés de la pâte.
- Des émulsifiants qui assurent une texture homogène.
- Des conservateurs pour prolonger la durée de vie du produit.
Une liste d’ingrédients courte et compréhensible est généralement un gage de meilleure qualité. Plus la liste est longue et remplie de noms techniques ou de codes « E », plus le produit est susceptible d’être ultra-transformé.
Le gluten : un ajout souvent superflu
Le gluten est un ensemble de protéines naturellement présentes dans certaines céréales comme le blé. Il confère à la pâte son élasticité. Cependant, les industriels en ajoutent souvent sous forme de « gluten de blé » pour rendre les pâtes plus faciles à travailler et plus résistantes. Pour la majorité de la population, cet ajout ne pose pas de problème. Toutefois, pour les personnes sensibles ou intolérantes au gluten, il est évidemment à proscrire. De plus, une surconsommation de produits enrichis en gluten peut participer à un déséquilibre alimentaire global, au détriment d’autres nutriments essentiels.
Outre ces ingrédients, la nature et la quantité des matières grasses utilisées jouent un rôle prépondérant dans la qualité nutritionnelle finale de la pâte.
L’impact des matières grasses de mauvaise qualité
Les matières grasses sont indispensables à notre organisme, mais leur qualité est primordiale. Dans les pâtes industrielles, le choix du type de gras utilisé par le fabricant a un impact direct sur la santé du consommateur. Il est donc essentiel de savoir distinguer les bons des mauvais lipides.
Huile de palme, colza ou olive : un choix déterminant
La recette traditionnelle d’une pâte à pizza ou d’une pâte brisée inclut de l’huile d’olive ou du beurre. Or, pour des raisons de coût, de nombreuses versions industrielles se tournent vers des alternatives comme l’huile de palme ou l’huile de colza raffinée. L’huile de palme est particulièrement riche en acides gras saturés, dont la surconsommation est associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires. Même une pâte affichant « -30% de matières grasses » peut s’avérer être un mauvais choix si les lipides restants sont de piètre qualité. Il est préférable d’opter pour une pâte contenant une quantité raisonnable de bonnes graisses, comme celles issues de l’huile d’olive extra vierge.
Acides gras saturés : le seuil à ne pas dépasser
Le Dr Cohen recommande de ne pas dépasser un certain seuil pour les acides gras saturés. Un bon repère est de choisir des produits contenant moins de 5 grammes d’acides gras saturés pour 100 grammes de produit. Cette information est clairement indiquée dans le tableau des valeurs nutritionnelles. Une comparaison rapide entre plusieurs produits en rayon peut faire une grande différence.
| Nutriment (pour 100g) | Pâte industrielle standard | Recommandation de l’expert | Pâte de qualité supérieure |
|---|---|---|---|
| Acides gras saturés | 8 g – 12 g | Moins de 5 g | 3 g – 4 g |
| Sel | 1.5 g – 2 g | Moins de 1.2 g | 0.8 g – 1 g |
Cette vigilance sur la nature des graisses est indissociable d’une lecture attentive et complète de l’étiquetage des produits.
L’importance de déchiffrer les étiquettes des produits
L’étiquette d’un produit alimentaire est sa carte d’identité. Apprendre à la lire et à la comprendre est la compétence la plus importante pour un consommateur soucieux de son alimentation. C’est en déchiffrant ces informations que l’on peut déjouer les pièges du marketing et faire des choix véritablement éclairés.
La liste des ingrédients : l’ordre a son importance
La règle d’or est simple : les ingrédients sont toujours listés par ordre de poids décroissant. Le premier ingrédient de la liste est donc celui qui est présent en plus grande quantité. Une bonne pâte à tarte devrait commencer par de la farine, de l’eau, une matière grasse de qualité (beurre, huile d’olive) et du sel. Si le sucre, des huiles raffinées ou des additifs apparaissent en tête de liste, il est préférable de reposer le produit en rayon. Une liste courte est un excellent indicateur de simplicité et de qualité.
Le tableau des valeurs nutritionnelles : les chiffres clés
Le tableau nutritionnel fournit des données chiffrées essentielles. Pour les pâtes à tarte et à pizza, deux lignes sont à scruter avec une attention particulière.
- La ligne « Matières grasses » dont « acides gras saturés » : Comme mentionné précédemment, visez moins de 5 g de graisses saturées pour 100 g.
- La ligne « Sel » (ou sodium) : L’excès de sel favorise l’hypertension artérielle. Le Dr Cohen conseille de ne pas dépasser 1,2 g de sel pour 100 g.
Comparer ces valeurs entre différentes marques permet de rapidement identifier les options les plus saines.
Heureusement, pour ceux qui souhaitent éviter complètement les écueils des produits industriels, des solutions simples et saines existent.
Alternatives pour des pâtes plus saines
Face aux compositions parfois décevantes des pâtes industrielles, se tourner vers des alternatives plus saines est non seulement possible, mais aussi souvent plus gratifiant et savoureux. Que ce soit en mettant la main à la pâte ou en choisissant mieux en magasin, les options ne manquent pas.
Le fait-maison : la solution la plus saine
Préparer sa propre pâte à tarte ou à pizza est la meilleure garantie de contrôler à 100% sa composition. C’est beaucoup plus simple et rapide qu’on ne l’imagine. Pour une pâte brisée basique, il ne faut que trois ingrédients principaux : de la farine, du beurre et de l’eau. Pour une pâte à pizza, on ajoute de la levure. Cela permet de :
- Choisir une farine de qualité : complète, semi-complète, d’épeautre pour plus de fibres et de nutriments.
- Utiliser une matière grasse saine : huile d’olive extra vierge pour la pizza, beurre de qualité pour la tarte.
- Maîtriser la quantité de sel et ne pas ajouter de sucre.
- Éviter totalement les additifs, conservateurs et autres agents de texture.
Le résultat est une pâte au goût authentique, bien meilleure pour la santé.
Bien choisir sa pâte en magasin
Si le temps manque pour une préparation maison, il reste possible de trouver des pâtes prêtes à l’emploi de bonne qualité. Pour cela, il faut privilégier les rayons bio ou les marques qui mettent en avant la simplicité de leurs recettes. Il faut rechercher des produits avec une liste d’ingrédients courte, sans huile de palme, sans additifs controversés et avec des valeurs nutritionnelles respectant les seuils recommandés en sel et en acides gras saturés. Les pâtes à base de farines complètes ou de légumineuses peuvent aussi être des alternatives intéressantes.
Adopter ces bons réflexes, que ce soit en cuisine ou au supermarché, participe à une démarche plus globale de sensibilisation à une meilleure alimentation.
Sensibilisation à une alimentation plus équilibrée
L’analyse critique des pâtes industrielles s’inscrit dans une prise de conscience plus large sur l’importance de ce que nous mettons dans notre assiette. Il ne s’agit pas de bannir le plaisir, mais de l’associer à la qualité et au bien-être. Choisir une bonne pâte n’est que la première étape d’un repas réussi et sain.
L’importance de la garniture
Une pâte, même de la meilleure qualité qui soit, ne constitue pas un repas équilibré à elle seule. La garniture joue un rôle tout aussi crucial. Une pizza ou une quiche peut devenir un plat nutritionnellement intéressant si elle est généreusement garnie de légumes. Tomates, courgettes, poivrons, épinards, champignons apportent des fibres, des vitamines et des minéraux essentiels. Il est conseillé d’avoir la main légère sur le fromage et la charcuterie, souvent riches en graisses saturées et en sel, pour privilégier des protéines maigres et une abondance de végétaux.
Vers une consommation plus consciente
L’objectif n’est pas de créer de la frustration ou d’interdire certains aliments, mais de promouvoir une consommation consciente. Savoir qu’une pâte est moins saine qu’une autre permet de la consommer de manière plus occasionnelle, en connaissance de cause. L’équilibre alimentaire se construit sur le long terme, et un petit écart n’est pas problématique s’il reste l’exception. L’enjeu est de redonner au consommateur le pouvoir sur son alimentation, un pouvoir qui passe par la connaissance et la compréhension des produits qu’il achète.
En somme, les avertissements d’experts comme le Dr Cohen sont des outils précieux. Ils nous rappellent que la vigilance est de mise, même pour des produits aussi banals que les pâtes à tarte. En apprenant à lire les étiquettes, en privilégiant les listes d’ingrédients courtes et en n’oubliant pas l’importance d’une garniture riche en légumes, il est tout à fait possible de se régaler sans compromettre sa santé. L’alternative du fait-maison reste la voie royale pour un contrôle total sur la qualité et le goût.



